Zones spéciales de transformation agro-industrielle Niger : le président de la BAD et les gouverneurs nigérians déterminés à faire avancer le projet
Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org), Dr Akinwumi A. Adesina, a reçu, mardi au siège de l’institution à Abidjan, les gouverneurs de quatre États du Nigéria ainsi que le directeur général de la Nigeria Sovereign Investment Authority (NSIA).
Leurs échanges ont porté sur la mise en œuvre rapide de la première phase du programme des Zones spéciales de transformation agro-industrielle (SAPZ) de la Banque africaine de développement dans leurs États respectifs.
La Banque a mis en place son programme phare de « zones spéciales » pour soutenir un développement agro-industriel inclusif et durable sur le continent.
Le programme sera bientôt lancé dans sept États du Nigeria. « Les zones spéciales de transformation agro-industrielle vont changer la donne pour le secteur agricole au Nigeria, a déclaré le président Adesina. Elles fourniront des infrastructures de classe mondiale pour aider les entreprises agroalimentaires à s’installer à proximité des zones de production, à développer des chaînes de valeur compétitives soutenues par des systèmes logistiques qui favoriseront la transformation des denrées alimentaires et la création de valeur ajoutée. Les zones spéciales contribueront à la création de richesse et d’emplois massifs dans les régions rurales, qui passeront du statut de zones de misère économique à celui de zones de prospérité économique.»
Les gouverneurs Dapo Abiodun (État d’Ogun), Seyi Makinde (Oyo), Nasir Ahmad El-Rufai (Kaduna) et Hope Uzodinma (Imo) se sont joints au directeur général de la NSIA, Uche Orji, et au président Adesina pour une discussion approfondie sur la manière dont le programme contribuera au développement et à la création de valeur économique dans les États.
Les échanges ont souligné l’important rôle d’intermédiaire désintéressé de la Nigeria Sovereign Investment Authority ainsi que l’engagement de tous les gouverneurs pour le programme. Un communiqué signé par toutes les parties a confirmé leur engagement commun et leur conviction selon laquelle le programme « zones spéciales » permettrait de transformer l’agriculture rapidement et à grande échelle dans tout le Nigeria. Le ministre de l’Agriculture, Dr Mohammad Mahmood Abubakar, a également participé à la réunion par visioconférence depuis Abuja, la capitale nigériane.
Le président de la Banque africaine de développement a invité Arise IIP, une société spécialisée dans la création de zones industrielles, à rendre compte de son expérience dans la création de ces zones dans différents pays de la région, notamment au Bénin, au Togo et au Gabon. Les participants ont ainsi découvert comment les zones agro-industrielles de ces pays avaient contribué à stimuler la croissance dans la transformation du bois, du coton et des noix de cajou.
Le président Adesina a réitéré l’engagement de la Banque envers l’agriculture nigériane, qui, selon lui, pourrait devenir un moteur de l’approvisionnement alimentaire. En décembre dernier, le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé un prêt de 160 millions de dollars pour lancer le programme dans sept États nigérians et dans le territoire de la capitale fédérale.
Le Fonds international de développement agricole et la Banque islamique de développement apporteront un cofinancement de 150 millions de dollars supplémentaires pour la première phase du programme. Le gouvernement nigérian fournira environ 18,05 millions de dollars pour le déploiement et la mise en œuvre du programme.
Exprimant son grand enthousiasme pour le programme des zones spéciales et invitant ses pairs à tirer parti de sa valeur pour le développement, le gouverneur El-Rufai de l’État de Kaduna a déclaré : « Nous sommes tous déterminés à mettre en œuvre le programme SAPZ, aussi bien nous, les gouverneurs, que le président du Nigeria dont je me fais l’interprète. »
« Cette initiative promet d’être très fructueuse et transformatrice tant pour l’État d’Ogun que pour le pays, a souligné le gouverneur Abiodun de l’État d’Ogun. Elle constitue un pas important vers la réduction du chômage, un défi auquel nous sommes confrontés dans notre État avec le nombre croissant de jeunes instruits qui terminent leurs études sans trouver d’emploi. Le chômage et l’insécurité sont liés ».
Les gouverneurs Makinde et Uzodinma (États d’Oyo et d’Imo) ont également souligné à quel point le programme allait renforcer le développement agricole dans leurs États, faisant valoir, comme leurs pairs, leurs nombreux avantages en tant que pôles d’investissement.
Le directeur général de la NSIA, Uche Orji, a souligné que l’agriculture était l’un des principaux domaines d’intervention de son agence. « La NSIA s’engage à travailler avec les gouverneurs pour garantir que la passation de marchés soit effectuée de manière professionnelle et dans les délais », a-t-il affirmé. Il a ajouté que la National Sovereign Investment Authority, détenue à 52 % par les États fédérés et à 48 % par le gouvernement fédéral, jouerait un rôle clé dans le déploiement du programme.
Le Projet de zones spéciales de transformation agro-industrielle a suscité jusqu’à présent un vif intérêt du secteur privé de l’alimentation et des agro-industries au Nigéria. Le secteur privé devrait investir au moins un milliard de dollars dans ces zones.
Le président Adesina a félicité les gouverneurs pour l’enthousiasme avec lequel ils ont adopté le programme et les a encouragés à demeurer de brillants directeurs du marketing pour leurs États, et à partager leurs idées sur la manière d’attirer les investissements du secteur privé.
Il a également exhorté la Nigeria Sovereign Authority à élaborer une feuille de route que les gouverneurs pourront suivre pour mettre en œuvre cette initiative. « Je souhaite que cela puisse être mis en œuvre à grande échelle au Nigeria. Nous devons mettre en place des normes et éviter les lourdeurs bureaucratiques », a-t-il déclaré.
Le directeur général de la NSIA, Uche Orji, a signé une lettre d’intention dans laquelle l’agence s’engage à fournir une assistance stratégique dans la recherche de cabinets de conseil en transactions et d’entreprises pour mettre en place des infrastructures de classe internationale dans les hubs.
La NSIA s’est également engagée, dans le communiqué de la réunion, à présenter aux gouverneurs un projet de cadre dans un délai d’une semaine et à organiser des réunions mensuelles de suivi des progrès regroupant les gouverneurs, le président de la Banque africaine de développement et les ministères concernés, afin d’accélérer la mise en œuvre. Le succès du programme « zones spéciales » (SAPZ) au Nigeria devrait avoir un impact à l’échelle continentale. La Banque africaine de développement a engagé plus de 750 millions de dollars de financement pour la création de 23 pôles agro-industriels dans 11 pays africains. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la priorité « nourrir l’Afrique » de la Banque, adoptera une approche soutenue par le gouvernement et pilotée par le secteur privé pour stimuler l’agro-industrie. Ce secteur est généralement considéré comme l’un de ceux pour lesquels l’Afrique dispose à la fois d’un avantage comparatif et d’un potentiel de développement exponentiel, en raison de ses terres arables.
Le président Muhammadu Buhari devrait présider en février 2022 une cérémonie au Nigeria pour lancer officiellement la première phase du programme SAPZ dans son pays. Les présidents de la Banque africaine de développement, de la Banque islamique de développement et du Fonds international de développement agricole, ainsi que divers investisseurs, devraient être présents.
« C’est un jour unique pour le Nigeria à la Banque africaine de développement, a déclaré le président Adesina. Je dois dire à quel point je suis fier du gouvernement fédéral, des gouverneurs, des ministères et des agences gouvernementales, pour la manière dont tout cela a été mis en place. »