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Taounate : Vers une révolution agricole avec le premier projet de transformation du cannabis légal

Dans la région montagneuse de Taounate, un vent de changement souffle avec l’inauguration du tout premier laboratoire de transformation du cannabis légal au Maroc. Située dans la commune de Mzraoua, précisément sur le site de Boutaher, cette installation se présente comme un symbole d’innovation économique et sociale pour la région.

L’Agence de presse du Maghreb arabe a consacré un rapport intéressant sur cette première usine de transformation du cannabis. Voici les points essentiels qui y sont abordés :
Ce mardi, Mohammed El Krouj, directeur général de l’Agence nationale de réglementation des activités liées au cannabis, a inauguré cette unité en soulignant son importance dans la mise en œuvre de la loi 21-13 qui régit les usages licites du cannabis. Avec ce projet, une nouvelle ère s’ouvre pour l’industrie légale du cannabis au Maroc, axée sur la responsabilité et l’exploitation durable.

Le laboratoire de Taounate est équipé d’une unité de transformation moderne, conçue pour exploiter de manière optimale les potentiels de cette plante. Yahya Abdi, ingénieur en agroalimentaire et responsable de la production, a décrit le processus innovant à l’œuvre dans cette unité.

« Tout commence par la phase de “taille”, où les tiges sont minutieusement séparées des fleurs, » explique Abdi. « Les graines, destinées à la production de cosmétiques, sont soigneusement mises de côté. » Il souligne également que l’étape la plus cruciale est l’extraction du cannabidiol (CBD), une substance clé dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique, qui est réalisée grâce à une technique pionnière au Maroc : l’extraction au dioxyde de carbone supercritique.

Ce procédé permet d’obtenir un CBD de haute qualité avec un rendement maximal. Après l’extraction, le produit passe par des étapes de filtration et de distillation moléculaire pour le purifier et le concentrer davantage. La dernière phase consiste à cristalliser le CBD, lui donnant une forme parfaite pour être utilisé dans les compléments alimentaires.

« Notre objectif est de produire des extraits de cannabis d’une qualité pharmaceutique irréprochable, répondant aux normes internationales les plus strictes », affirme Abdi.

Ce complexe industriel, qui s’étend sur plus de 3000 mètres carrés, est également un moteur de développement pour la région. En plus de générer 25 emplois permanents et 300 emplois saisonniers, il offre aux agriculteurs locaux de nouvelles perspectives économiques. Fouad Cherai, président de la coopérative agricole « SSIDA », se réjouit : « Ce projet redonne espoir à la région en offrant aux agriculteurs des revenus stables et une meilleure qualité de vie. »

Le laboratoire a mis en place des contrats rigoureux avec les coopératives partenaires. Chaque agriculteur doit obtenir une licence et cultiver sur des terres identifiées par un code unique. Les contrats imposent également le respect de normes strictes de production, interdisant notamment l’utilisation de produits chimiques.

En complément de l’unité de transformation, le projet inclut une pépinière avancée, véritable poumon de la production de cannabis. Cette pépinière, équipée de 11 serres, assure le suivi des semences certifiées et sélectionnées avant leur distribution aux agriculteurs.

Mustapha Chantouf, responsable du service technique, explique : « Nous multiplions ici les semences de cannabis importées, soigneusement sélectionnées pour leur adaptation à l’environnement, leur résistance aux maladies et leur productivité. » Grâce à cette rigueur, le taux de succès des plants atteint 80 à 85 %.

Cette année, la pépinière a produit environ 927 000 graines et plants, distribués à des coopératives partenaires couvrant 256 hectares. En plus de cela, elle collabore avec huit autres coopératives qui cultivent des variétés locales de cannabis.

Les graines sont sélectionnées selon trois critères principaux : leur capacité à s’adapter à l’environnement local, leur résistance aux maladies et leur rendement.

Avec ce laboratoire, le Maroc affirme sa volonté de développer une filière légale et responsable du cannabis, créatrice de valeur ajoutée. Ce projet s’inscrit dans une vision plus large de diversification économique et de développement régional, ouvrant la voie à un avenir durable pour Taounate et au-delà.

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