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Sénégal : L’ambassadeur de S.M. le Roi met en avant le partenariat économique maroco-africain

«Invité par la Présidence de la République du Sénégal, l’ambassadeur de SM le Roi, M. Hassan Naciri, a mis en avant, samedi à Dakar, le partenariat économique maroco-africain et l’importance de la promotion des chaînes de valeur régionales en Afrique, soulignant que sans ces chaînes de valeur, il y a risque de « goulots d’étranglement en matière de développement » dans le continent.

Le diplomate marocain, qui intervenait lors de la Conférence économique de Dakar 2022, tenue sous le thème «L’Afrique: partenaire leader» à l’initiative de la Présidence de la République du Sénégal et à laquelle ont été conviés des experts et plusieurs sommités économiques, a affirmé que cette chaine de valeur continentale «revêt une grande importance sur les plans local et national et aux niveaux régional et continental».

M. Naciri, qui s’exprimait devant des experts économiques, dont l’ancien Premier ministre béninois, Lionel Zinsou, Mme Ragnheiour Elin Arnadottir, Directrice du Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le président du Comité scientifique auprès de la Présidence de la République du Sénégal, ministre d’Etat, Envoyé spécial du Chef de l’Etat, Cheikh Kanté, ainsi que des représentants de la Commission de l’Union africaine, a fait noter que «si ces chaînes de valeur n’arrivent pas à temps, il y aura des goulots d’étranglement en matière de développement» en Afrique.

Sans ces chaînes de valeur, a-t-il lancé, «nous ne pouvons pas aller plus loin, notamment en ce qui concerne l’industrialisation de l’Afrique», relevant que tous les rapports des institutions internationales et régionales, y compris l’Union africaine, retiennent comme priorité le développement de l’industrialisation.

«C’est dans ce sens, qu’on ne peut pas imaginer un décollage industriel cohérent, sans qu’on mette en place une chaine de valeur appropriée qui permet de fructifier les projets et de faciliter à la fois la communication et les échanges», a dit l’ambassadeur, insistant sur le fait que le concept de chaine de valeur «doit faire partie dorénavant de notre culture africaine de développement».

Le diplomate marocain a expliqué devant l’assistance qu’on constate parfois dans certaines régions enclavées et isolées en Afrique, qu’il suffit de les connecter aux réseaux publics dont les télécommunications, pour qu’un système d’autonomisation se mette en place, relevant que cette question n’est pas uniquement «une affaire des autorités publiques, mais aussi du secteur privé » et pourquoi pas du partenariat public-privé.

Il a indiqué dans ce sens que quelque soient les politiques publiques africaines menées aujourd’hui,  «le plus important c’est l’impact direct», celui qui touche chaque citoyen, surtout les couches défavorisées, soulignant la nécessité que les politiques menées soient «plus inclusives et plus durables» qui prennent en compte aussi la «dimension environnementale».

Abordant l’expérience marocaine en matière de partenariat en Afrique, qui a été mise en avant lors de l’introduction du représentent de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), le diplomate marocain a noté que le Maroc, de par sa «vocation africaine» et  «sa dotation factorielle», a «toujours entretenu des relations de coopération et de partenariat avec les pays frères africains».

Le Royaume, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, œuvre sans relâche pour «favoriser l’intégration africaine, sur tous les plans», a-t-il dit.

Et de rappeler que le Maroc a été «un pionnier» en matière de partenariats économiques en Afrique depuis les années 80. Cette orientation permet aujourd’hui de construire avec les pays frères africains «le co-développement» et de faire réunir toutes les conditions de «co-émergence», a ajouté l’ambassadeur.

Cette coopération avec l’Afrique touche tous les secteurs de développement humain et se caractérise, entre autres, par l’importance accordée au renforcement des capacités, a indiqué le diplomate, relevant en outre que cette coopération avec le continent est basée surtout sur la solidarité et le partage d’expériences réussies «avec nos frères africains».

La conférence économique a été ouverte par le Chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, qui a souligné dans son allocution que les ingérences étrangères dans les foyers de tension en Afrique rendent souvent difficile la recherche de solutions de sortie de crise.

«Ces foyers de tension sont entretenus par des facteurs exogènes à l’Afrique. Ce qui rend la recherche de solutions très difficile pour nous», a dit le dirigeant sénégalais.

Macky Sall a souligné qu’avant cette ingérence, il était facile de régler les problèmes avec les mécanismes africains par « les conciliabules», « les sanctions», entre autres.

Mais à cause des ingérences de pays disposant du droit de véto à l’ONU, certains pays africains n’en ont cure de l’Union africaine, de la CEDEAO, a fait noter le président sénégalais qui a mis l’accent sur la pacification des foyers de tension en Afrique, soulignant que «rien n’est possible sans la paix, la sécurité et la stabilité».

«Il faut la pacification des foyers de tension. Rien n’est possible sans la paix, la sécurité et la stabilité», a insisté le président de la République, lors de cette conférence économique, marquée par la tenue de trois sessions portant sur les thèmes : «assurer la stabilité financière et réduire les coûts de financement des investissements», «mobiliser l’investissement pour la transformation productive et des emplois de qualité», et «engager la transition énergétique».

«Le Président Macky Sall qui défendait face au cercle des économistes et le centre de développement de l’OCDE les intérêts de l’Afrique, a plaidé pour une revue des normes de la gouvernance économique mondiale qui pénalisent le continent africain.

Il a souhaité ainsi que le continent puisse disposer d’ «une Agence panafricaine de la notation», mais aussi mieux s’appesantir sur la transition énergétique, l’exploitation des ressources naturelles du continent entre autres questions majeures pour permettre à l’Afrique de faire face à la double crise à la fois sanitaire et sécuritaire qui secoue le monde.

Le dirigeant sénégalais a également soulevé la question de développement économique et de la transition énergétique.

Sur ce dernier point, Macky Sall a relevé la nécessité d’abord de faciliter le stock de l’énergie.  «Si nous arrivons à avoir des facilités dans le stock de l’énergie, nous pourrons augmenter nos capacités en énergies solaires qui sont en Afrique des capacités infinies. On a du soleil 365 jours/365. C’est du soleil tout le temps», a-t-il dit. Pour lui, cela est un débat qui ne saurait être à l’ordre du jour. L’absence d’électricité dans certaines localités du continent rend impertinente et illogique cette invite faite à l’Afrique.

«Je crois qu’au moment où en Afrique, plus de 600 millions d’Africains vivent encore sans électricité. Il est mal placé de parler de transition énergétique en Afrique. L’enjeu pour nous, c’est aussi l’accès à l’électricité pour ces 600 millions d’Africains et nous devons leur fournir cette électricité. Donc nous disons oui pour une transition énergétique juste et équitable. Et devant toutes ces urgences, nous ne devons plus ni au plan interne, ni dans nos rapports avec nos partenaires continuer à faire du business (…) l’Afrique en quête d’émergence avec ses ressources et ses besoins, offre des opportunités et des croissances partagées. C’est une chance pour l’économie mondiale», a-t-il déclaré.

Souscrivant aux souhaits du Chef de l’État, le ministre d’État sénégalais, Cheikh Kanté, a relevé l’urgence de traduire en acte les attentes du président de la République.

«Ce qui est valable pour les Européens, valables pour les Américains, il doit être valable, aujourd’hui, à partir de nos idées propres. Cette agence de notation, il nous faut la réaliser le plus rapidement possible nous en avons quatre (4). En Afrique, il suffit tout simplement de fédérer les conseils d’administration, y associer même les autres agences de notation et y associer le fonds monétaire, la banque mondiale, l’OCDE, etc., en combinant les critères financiers et les critères extra-financiers», a-t-il indiqué.

«Il nous faut passer à l’action», a estimé Cheikh Kanté, qui a rappelé les différents modèles de mécanisme financier sur lesquels se sont fondés certains États pour juguler leur croissance économique.

La Conférence économique de Dakar 2022 a été marquée par la tenue de trois sessions portant sur les thèmes : «Assurer la stabilité financière et réduire les coûts de financement des investissements», «Mobiliser l’investissement pour la transformation productive et des emplois de qualité», et «engager la transition énergétique».

Elle a été marquée par des interventions en ligne d’un représentant du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, de celle de Jean Claude Trichet, ancien gouverneur de la Banque de France et ancien président de la Banque centrale européenne, ainsi que de M. Brahim Benjelloun, Directeur Général du Groupe BANK OF AFRICA, qui a axé notamment son exposé sur la création d’un mécanisme africain de stabilité financière en vue d’assurer la stabilité financière en Afrique, et de l’ancien Premier ministre béninois, Lionel Zinsou (en présentiel), entre autres intervenants.’

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