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Secteur de la franchise… Le président de la FMF incite à davantage d’efforts et de mesures tangibles

Devant les annonces de la réduction des effectifs et de dépôt de bilan de firmes multinationales et de grands groupes, le secteur de la franchise et du commerce organisé au Maroc se trouve en difficulté à se mettre en ordre de marche, au démarrage d’une nouvelle année porteuse d’incertitudes, mais également d’espoirs de rattrapage des pertes substantielles dues à la pandémie.
Pour les professionnels du secteur, il est fort à parier que l’année 2021 sera décisive. Après la réduction du nombre de leurs clients et de leurs activités, tous secteurs confondus, les commerces continuent d’être sous perfusion, grâce aux nombreuses initiatives prises par l’Etat, dans une tentative de leur apporter une bouffée d’oxygène et leur permettre de prendre en charge et respecter leurs engagements vis-à-vis des diverses parties prenantes.
Dans une déclaration à la MAP, Mohamed El Fane, président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF), a salué les efforts fournis par les différents acteurs publics, eu égard à la situation critique à laquelle font face les acteurs de la franchise et du commerce organisé depuis le début de la pandémie de Covid-19, notamment au niveau des actions et initiatives de soutien prises par le Comité de veille économique (CVE).
Il a toutefois incité à davantage d’efforts et de mesures tangibles à l’instar des pays étrangers, à travers entre autres, des subventions pour la prise en charge des charges fixes incluant les loyers et la masse salariale, ainsi que l’abattement des engagements fiscaux, mais également des financements à faible taux.
Pour M. El Fane, il s’agit également de mettre en place un programme d’accompagnement et d’assistance technique pour la revue des business model pour les franchises, ainsi que l’intégration des commerces dans les programmes de digitalisation mis en place exclusivement pour les industriels, afin d’accompagner la transformation et la mise à niveau des franchises.
Revenant sur la baisse d’activités, le président de la FMF a mis en relief la situation d’asphyxie que subissent les franchises et le commerce en réseau au niveau national, avec 40% de ces commerces qui ont été contraints de fermeture et de cessation d’activité, estimant que le reste arrivera à «suffocation sans intervention et contribution des instances gouvernementales».
«Il est clair que cette donne a mené les entrepreneurs et dirigeants à une situation de désarroi et présente des risques inévitables au niveau économique et social», a-t-il déploré.
Pour le seul secteur de la restauration qui emploie plus de 1,2 million de salariés, M. El Fane a précisé que ce secteur est représenté aujourd’hui par plus de 100.000 unités de différentes tailles et spécialités, qui ont perdu 50% de leur chiffre d’affaires en moyenne et ont accusé un taux d’endettement additionnel de plus de 50%.
Et d’ajouter que les chefs d’entreprises opérant dans la restauration, dont 80% ont connu une augmentation vertigineuse et critique en termes de taux d’endettement, de mobilisation de fonds propres et d’hypothèques des biens, ont été contraints d’arrêter totalement leur projet d’investissement ce qui a impacté systématiquement tout l’écosystème composé notamment d’industriels, de distributeurs, d’imprimeurs et d’opérateurs en logistique.
C’est dans ce sens que M. El Fane a souligné la nécessité de parvenir à une solution notamment pour la problématique des charges locatives, prônant ainsi une prise en charge d’un tiers des charges par l’Etat, et des deux autres tiers à parts égales par le bailleur et le locataire, outre l’abattement de plus de 75% sur toutes les taxes communales et un passage du montant du crédit «Damane Relance» à deux mois de chiffre d’affaires, à l’instar des transporteurs et logisticiens.
A l’exception de quelques secteurs à l’image de la grande distribution, l’électronique et l’industrie pharmaceutique qui ont pu tirer leur épingle du jeu, les professionnels de la franchise, qui sont au bord du gouffre, ne cachent pas leur crainte face à une éventuelle vague de faillite, d’autant plus que l’année 2021 a démarré notamment avec un couvre-feu national.
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