PLF 2025 : Hausse des exonérations, baisse des taux et renforcement du soutien aux familles
Le projet de loi de Finances (PLF) 2025, en discussion à la Chambre des représentants, s’oriente vers des réformes de l’impôt sur le revenu (IR) et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) visant à alléger la pression fiscale sur les contribuables et à renforcer les budgets des collectivités territoriales. Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, a présenté les mesures phares de ce projet, résultat des engagements pris dans le cadre du dialogue social d’avril 2024.
Lors de la réunion initiée par la Commission des finances et du développement économique, Fouzi Lekjaâ a détaillé les amendements apportés aux articles 73 et 74 du Code général des impôts (CGI). Parmi les mesures notables figure la révision des taux de l’IR, l’augmentation de la réduction annuelle pour charges familiales, et l’ajustement du régime d’imposition des revenus fonciers. Le ministre a précisé que ces réformes visent à améliorer le pouvoir d’achat des fonctionnaires, des salariés et des retraités, en concrétisant les engagements pris lors du dernier dialogue social.
L’article 73 propose ainsi de relever la première tranche de l’IR exonérée de 30 000 à 40 000 dirhams, une décision permettant aux salaires inférieurs à 6 000 dirhams par mois d’être exemptés d’impôt. La réforme s’étend également aux tranches supérieures du barème, avec une réduction du taux de 38 % à 37 % pour les revenus annuels dépassant 180 000 dirhams. Concernant les revenus fonciers, le PLF propose un taux fixe de 20 % pour ceux atteignant ou dépassant 120 000 dirhams par an. Ces modifications représentent un investissement financier significatif de 5,5 milliards de dirhams, qui devrait se traduire par une baisse d’impôt de 480 dirhams pour certains fonctionnaires et une réduction des taux d’imposition allant jusqu’à 50 %.
Pour l’article 74, la réforme prévoit d’augmenter la réduction annuelle pour charge de famille de 360 à 500 dirhams par personne à charge, soit un maximum de 3 000 dirhams pour six personnes à charge, renforçant ainsi le soutien aux familles.
En ce qui concerne la TVA, le projet de loi prévoit d’augmenter la part affectée aux collectivités territoriales de 30 % à 32 %, représentant un coût de 3 milliards de dirhams par an pour soutenir les services publics locaux. Ce soutien accru s’inscrit dans la volonté du gouvernement de renforcer la gouvernance territoriale et de permettre aux collectivités de jouer un rôle actif dans le développement des services de proximité.
De plus, le PLF 2025 introduit de nouvelles exigences en matière de transparence pour les notaires, notamment l’obligation de soumettre les registres d’actes électroniques signés à la Direction générale des impôts (DGI) et de s’acquitter des droits d’enregistrement.
En initiant ces réformes, le gouvernement exprime son ambition de rendre la fiscalité marocaine plus juste et plus adaptée aux besoins économiques du pays. Ce projet de loi de Finances 2025 marque une avancée vers un système fiscal plus équitable, allégeant la pression sur les ménages tout en renforçant la capacité des collectivités à fournir des services locaux essentiels.