Maroc : Le sous-emploi sous la loupe de la DEPF et l’ONDH
L’emploi est une forme d’insertion sociale et un facteur de création de richesse. Au Maroc, plusieurs démarches ont été entreprises, lors de ces deux dernières décennies, pour dynamiser le marché du travail national et accroitre le taux d’employabilité.
Pour autopsier le marché de travail marocain, la Direction des Études et des Prévisions Financières (DEPF) a réalisé, en symbiose avec l’Observatoire National pour le Développement Humain (ONDH), l’édition de juillet 2022, du Policy Brief consacrée à la thématique : «Les déterminants du sous-emploi au Maroc».
Selon les deux institutions, la cadence du Maroc dans la création d’emploi demeure insuffisante. «En termes de création d’opportunités d’emploi, l’économie marocaine continue à faire face à une croissance pauvre en emplois. L’élasticité croissance-emploi est, en effet, relativement
faible au Maroc, se situant à 0,3 au début des années 2000-2007 et avoisinant 0,2 pour la période 2008-2020 (12.550 emplois crées, en moyenne, pour chaque point de PIB durant la période 2008-2020 contre 32.264 emplois crées en 2000-2007)», s’accordent à dire les deux institutions.
Le Haut-commissariat au plan (HCP) avait mené une enquête sur l’emploi au Maroc, où il a révélé que le taux de sous-emploi au Maroc est passé de 14,6% en 2000 à 9,3% en 2021. Selon la même source, le sous-emploi incarne une population active occupée sous employée en majorité masculine 86%, rurale à 52,8%, jeune ne dépassant pas l’âge de 35 ans à 26,6% et sans diplôme à 57,8%.
«Le niveau élevé du sous-emploi parmi les jeunes est expliqué, entres autres, par un taux de chômage élevé qui, dès lors, se trouvent souvent dans l’obligation d’accepter des emplois plus précaires et générateurs de faibles revenus», lit-on dans le rapport rédigé conjointement par DEPF et ONDH.
Les deux institutions exhortent l’Exécutif de prendre des mesures nécessaires pour juguler le taux de sous-emploi, tenant compte de la structure de l’économie marocaine, des actions visant à absorber de manière optimale les travailleurs qualifiés, dans l’esprit de réaliser l’appariement entre l’offre et la demande sur le marché du travail.