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Maroc : Le développement durable une priorité nationale

Le Royaume du Maroc a érigé le développement durable en tant que priorité nationale, a affirmé M. Hicham Elalamy, directeur exécutif de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), lors d’une rencontre à Dakar au Sénégal.

Le développement durable, inscrit dans la Constitution du Royaume, qui assigne à l’Etat la mission d’œuvrer pour la réalisation d’un développement humain durable, visant à consolider la justice sociale, préserver les ressources naturelles nationales et les droits des générations futures, est décliné dans les différentes stratégies et notamment la stratégie énergétique, a ajouté M. Elalamy qui intervenait lors du Side-event organisé samedi dans le cadre de la 54e session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) qui se tient à Diamniadio, près de Dakar, du 11 au 17 mai avec la participation du Maroc.

Dans une présentation sur « Le marché des capitaux au service de la finance durable, Partage de l’expérience du Royaume du Maroc », l’intervenant a souligné que le nouveau modèle de développement, adopté en 2021, a donné toute l’importance au développement durable et au marché des capitaux «en tant que levier pour financer ce développement durable».

Il a souligné que l’élément déclencheur de la dynamique au niveau du marché des capitaux en tant que levier du financement de l’économie durable est la Cop-22, qui avait été organisée à Marrakech en 2016. Elle a été l’occasion d’établir une feuille de route nationale et une feuille de route à l’échelle continentale africaine, a-t-il indiqué, relevant que «ces deux feuilles de route sont le fruit d’un travail collaboratif entre l’Autorité marocaine du marché des capitaux, la banque centrale, l’autorité des assurances, la fédération des assurances, le groupement professionnel des banques du Maroc, etc.».

Parallèlement à la Cop22, l’Autorité marocaine du marché des capitaux a lancé une initiative à l’échelle continentale nommée  » Marrakech Pledge » . Il s’agit d’un engagement pris par les régulateurs et les bourses de valeur de 26 pays de l’Afrique, en vue d’œuvrer collectivement pour le développement de la finance verte en Afrique, a expliqué M. Elalamy.

Il a ajouté que depuis la Cop22, l’Autorité marocaine du marché des capitaux a mis en place un cadre pour le développement de la finance durable au niveau du marché des capitaux marocain. Elle a commencé progressivement par la mise en place d’un cadre volontariste à travers l’élaboration de guide, la formulation de recommandations, avec une dimension pédagogique. Progressivement, les aspects relatifs aux instruments financiers à caractère durable ont été introduits dans le dispositif réglementaire, qu’il s’agisse des règles d’émission d’obligations vertes, sociales, durables, ou relatives au genre, a-t-il dit.

Le marché marocain a répondu favorablement à l’initiative de l’Autorité marocaine du marché des capitaux puisqu’un certain nombre d’émetteurs ont émis des obligations à caractère durable, des obligations vertes, des obligations sociales, ou encore des obligations relatives au genre, a indiqué M. Elalamy.

Il a également souligné que l’expérience marocaine repose une approche inclusive dans la mesure où toutes les parties prenantes ont été associées à la mise en place du modèle, ajoutant que l’AMMC s’est appuyée aussi sur des réseaux internationaux qui traitent du financement durable.

Evoquant les facteurs de succès de l’expérience marocaine, il a noté que l’AMMC a opté pour la démarche progressive et a commencé par expliquer, puis convaincre, formuler des recommandations, puis élaborer des guides pratiques à la fois pour les émetteurs et les investisseurs et enfin introduire les règles dans le dispositif réglementaire.»

«L’Autorité marocaine a également partagé et échangé sur son expérience avec nombre de régulateurs homologues au niveau du continent africain citant à ce titre le régulateur du Nigeria, le régulateur du Ghana, de la Tunisie, l’Égypte, le régulateur de l’Afrique de l’Ouest et en dehors du continent, le Qatar et Oman.

Tout en soulignant que les besoins de financement de la transition énergétique sont immenses en Afrique, M. Elalamy a relevé que les besoins pour le développement social sont aussi immenses. Il existe de plus en plus de fonds internationaux qui sont prêts à investir dans des projets à dimension durable. Il faut simplement créer le lien entre ses besoins et ces investisseurs et cela peut et doit se faire à travers la mise en place d’instruments financiers à caractère durable sur les marchés de capitaux, a-t-il expliqué notant que « beaucoup d’efforts ont été réalisés en la matière au niveau des régulateurs du continent et que ces efforts doivent être poursuivis ».

La cérémonie d’ouverture officielle de la 54e session de la conférence de la CEA sera présidée lundi par le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine (UA).

Des panélistes chevronnés et de haut niveau issus de gouvernements, d’universités, du secteur privé, ainsi que des gouverneurs de banques centrales d’Afrique et d’ailleurs prennent part à cette rencontre.

La Conférence annuelle des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (CoM) est le plus grand évènement annuel de la CEA et offre aux participants l’occasion de débattre des questions clés sur le développement de l’Afrique et de discuter du rendement du groupe de réflexion dans l’exécution de son mandat.

Elle a été précédée par une réunion du Comité d’experts du 11 au 13 mai. La conférence ministérielle aura lieu les 16 et 17 courant.»

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