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Les importations marocaines de blé en provenance de Russie augmentent de 86% en novembre 2024

L’UE a été le principal fournisseur de blé du Maroc, mais les tensions géopolitiques et le changement climatique ont changé la donne, poussant le pays à explorer d’autres sources d’approvisionnement.

Le Maroc se tourne de plus en plus vers la Russie pour ses importations de blé alors que le pays d’Afrique du Nord est aux prises avec de graves sécheresses et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Du 1er au 20 novembre, le Maroc a importé 222.000 tonnes de blé de Russie, soit une augmentation notable par rapport aux 119.000 tonnes de la même période en 2023, selon Elena Tyurina, chef du département analytique de l’Union russe des céréales.

Cette hausse démontre la dépendance croissante du Maroc à l’égard du blé russe alors qu’il cherche à stabiliser son approvisionnement alimentaire dans un contexte de récolte locale difficile.

Ce changement s’inscrit également dans une tendance plus large à travers l’Afrique, où les nations se tournent de plus en plus vers la région de la mer Noire – en particulier la Russie – pour remplacer les exportations de blé européen en baisse.

Pendant des années, le Maroc s’approvisionnait en grande partie en blé auprès de l’Union européenne, mais la disponibilité réduite du blé en provenance de l’UE a poussé le pays d’Afrique du Nord à explorer des sources alternatives.

Le potentiel d’exportation de l’UE a été compromis par des problèmes internes, notamment une baisse de la production de blé, obligeant des pays comme le Maroc à trouver des fournisseurs plus fiables.

La pression sur l’approvisionnement en blé du Maroc intervient après que le gouvernement a annoncé de mauvaises récoltes pour la saison 2024. La production totale de blé du pays a fortement chuté à 2,47 millions de tonnes, soit une baisse de 40,6 % par rapport à l’année précédente.

Il s’agit de la plus faible récolte depuis la campagne 2007-2008, qui n’avait été que de 1,58 million de tonnes. La situation de l’orge est tout aussi sombre, avec une production en baisse de 51,9% à seulement 0,65 million de tonnes.

La cause de ces baisses réside dans des années de sécheresse, qui ont rendu le secteur agricole marocain vulnérable. 2023 a été l’année la plus sèche jamais enregistrée dans le pays, avec un déficit pluviométrique de près de 50%.

Ce manque d’humidité a entraîné une diminution significative des superficies cultivées en blé et en orge, ce qui a réduit les récoltes. Dans certaines régions, les semis n’ont commencé qu’en janvier, lorsque les pluies sont enfin arrivées.

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