Les efforts de la BAD pour mettre fin aux violences basées sur le genre
Le Groupe de la Banque africaine de développement se joint chaque année à d’autres organisations pour marquer la campagne de la Journée internationale pour l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes, qui commence le 25 novembre et se termine le 10 décembre, la Journée internationale des droits de l’Homme. Cette année, la Banque africaine de développement a observé les 16 jours d’activisme sur le thème suivant : «Que faut-il faire ? Les efforts de la Banque africaine de développement pour mettre fin aux violences basées sur le genre», lit-on dans un éditorial paru récemment sur le site du groupe.
Les violences basées sur le genre engendrent d’énormes coûts sociaux et économiques, soulignent les auteurs de l’éditorial, citant comme exemple les Nations unies qui estimaient leur coût mondial à 1,5 milliard de dollars en 2016, soit environ 2% du produit intérieur brut mondial ; et une étude de KPMG qui révèle que les coûts des violences basées sur le genre en Afrique du Sud atteignaient 2,7 milliards de dollars par an, soit 1,3% du Pib annuel du pays.
Les violences basées sur le genre sont enracinées dans les inégalités hommes-femmes, dans la façon dont les uns et les autres interagissent. Elles sont tributaires de ce qui est appris dès le plus jeune âge. Selon les dernières estimations d’ONU Femmes, près d’une femme sur trois dans le monde a été victime de violences physiques ou sexuelles. Ces chiffres n’ont malheureusement pas beaucoup changé durant la décennie écoulée, précisent-ils.
«Bien qu’elles soient considérées comme un problème de femmes, nous pensons que les violences basées sur le genre sont une question de droits humains qui touche tout le monde, indépendamment du sexe, de l’âge, de la religion, de la nationalité, du statut social ou économique. Les hommes subissent des violences basées sur le genre, même s’il est vrai que les femmes en sont les plus grandes victimes», nuancent les auteurs.
Selon ces derniers, «les mesures de contrôle liées à la pandémie de Covid-19, ont aggravé les violences basées sur le genre en Afrique en raison des restrictions de mouvement et de la perte de moyens de subsistance. Par exemple, au Libéria, le nombre de cas signalés de violences basées sur le genre a bondi de 50% durant cette période. En réponse, le président George Weah a déclaré, le 11 septembre 2020, que le viol était une urgence nationale. Il a lancé une Feuille de route nationale pour mettre fin aux violences sexuelles et celles basées sur le genre».
Comment le Groupe de la Banque africaine de développement contribue-t-il à mettre fin aux violences de genre ?
D’après ces auteurs, les projets d’infrastructure de la Banque en Afrique de l’Est examinent les risques des violences basées sur le genre. Des activités de sensibilisation communautaire visant à mettre en place des mesures de prévention y sont déployées. Les projets d’infrastructures routières fournissent généralement l’éclairage public afin d’augmenter la visibilité le long des allées et des ponts routiers. Le but étant de réduire les risques de violences basées sur le genre.
En Afrique du Sud, la Banque a financé le Programme de soutien à la réponse au Covid-19, qui comprenait des mesures de lutte contre les violences basées sur le genre et le féminicide.
Au Tchad, la Banque investit dans un projet d’éducation des filles et d’alphabétisation des femmes qui fournit des infrastructures et des services sensibles au genre. Le programme a rénové et reconstruit des établissements d’enseignement offrant un environnement d’apprentissage plus sûr. Ces activités complètent les sensibilisations sur les violences de genre et du mariage précoce dans le pays.
Les projets de la Banque dans le domaine de l’eau et de l’énergie préservent les communautés, car de nombreuses femmes et filles subissent des violences sexuelles et physiques lorsqu’elles vont chercher de l’eau et du bois de chauffe.
Le Groupe de la Banque africaine de développement appelle tout le personnel et ses partenaires à prendre des mesures dans les domaines susmentionnés et à intensifier leurs efforts pour mettre fin aux violences de genre pour une Afrique sûre et prospère, concluent-ils.