Les anciens premiers ministres et anciens ministres des affaires étrangères africains ont lancé, vendredi à Tanger, un appel solennel à l’expulsion de la pseudo « RASD » de l’Union Africaine (UA)

Participant à la 14e édition du Forum international MEDays, qui se tient, du 2 au 5 Novembre 2022, à Tanger, et intervenant, dans ce cadre, à la table ronde « L’Union Africaine à l’aune de la Question du Sahara Marocain », organisée vendredi 4 novembre 2022, les hauts responsables ont réitéré la nécessité de respecter les principes du droit international, de la souveraineté et de l’indépendance des Etats africains pour « un continent fort, débarrassé des idéologies issues d’un autre temps, qui nourrissent les divisions ».
Dans une lettre formulée à l’issue de cette table ronde, ces participants ont dressé le « constat amer de la présence dans l’Union Africaine d’une entité non-étatique et non-souveraine, à la suite du partis-pris – assimilable à un coup de force politique et idéologique plutôt qu’à un acte juridique légal et légitime – opéré en 1982, en violation flagrante de la Charte de l’Organisation de l’Unité Africaine ».
Ils ont prôné la nécessité de corriger l’anomalie historique, l’aberration juridique et le contresens politique qu’est l’admission illégale et illégitime, puis le maintien injustifié au sein de l’organisation continentale de la pseudo-« rasd » et son impact opérationnel négatif.
Les hauts responsables appellent dans leur lettre à l’expulsion de « cette entité non étatique et non souveraine en violation de l’Article 3(b) et 4(b) de l’Acte Constitutif de l’Union Africaine. Cette entité artificielle imposée à la seule Organisation de l’Unité Africaine/Union Africaine, contre toute légitimité et légalité. Cette entité artificielle, qui n’obéit à aucun des éléments constitutifs d’un Etat, à savoir un territoire, une population, et un gouvernement effectif. Cette entité non indépendante sans valeur ajoutée qui entrave l’effectivité de l’Union Africaine et menace la stabilité et la sécurité régionales », peut-on lire dans cette lettre.
Ils ont aussi sollicité de l’Institut Amadeus et de ses Centres de réflexion africains partenaires la production d’un « Livre Blanc » réunissant leurs analyses et leurs recommandations argumentées, issues de cette table ronde ainsi que des conférences et des réunions tenues auparavant dans plusieurs pays du continent.
Au cours de cette même table ronde, il a été décidé d’établir un « Groupe de Contact » chargé de porter le présent « Appel de Tanger », appuyé par le « Livre Blanc » susvisé auprès des Chefs d’Etat africains et des décideurs de l’Union Africaine.
Ces personnalités formulant l’ « Appel de Tanger » et membres du « Groupe de Contact » sont : Dileita Mohamed Dileita, ancien Premier Ministre du Djibouti, Martin Ziguélé, ancien Premier Ministre de la République Centrafricaine, Lutfo Dlamini, ancien Ministre des Affaires Etrangères d’Eswatini, Gbehzohngar Milton Findley, ancien Ministre des Affaires Etrangères du Libéria, Régis Immongault Tatangani, ancien Ministre des Affaires Etrangères du Gabon, Francis Kasaila, ancien Ministre des Affaires Etrangères du Malawi, Mankeur Ndiaye, ancien Ministre des Affaires Etrangères du Sénégal, Mamadi Touré, ancien Ministre des Affaires Etrangères de Guinée, Rafael Tuju, ancien Ministre des Affaires Etrangères du Kenya.
« L’Appel de Tanger » est également soutenu par plusieurs autres personnalités qui sont représentées par le « Groupe de Contact ». Il s’agit, de l’ancien Premier Ministre de Guinée-Bissau, Augusto António Artur da Silva; de l’ancien ministre des Affaires Etrangères de Somalie, Mohamed Abdirizak Mohamud; de l’ancien ministre des Affaires Etrangères du Burkina Faso, Alpha Barry; de l’ancien ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération du Bénin, Jean-Marie Ehouzou; de l’ancien ministre des Affaires Etrangères des Comores, Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli ; de l’ancien ministre des Affaires Etrangères du Cap-Vert, Luis Felipe Lopes Tavares et de l’ancien ministre des Affaires Etrangères et de l’Intégration Régionale de la République Démocratique du Congo, Léonard She Okitundu Lundula.
L’ensemble des participants à cette table ronde affirment également qu’ils resteront mobilisés pour la réalisation de cet objectif nécessaire pour la crédibilité de l’Union Africaine, donc pour l’avenir du continent.
Ces hauts responsables se sont aussi félicités du retour solennel, en janvier 2017, du Royaume du Maroc, Etat membre fondateur de l’Organisation de l’Unité Africaine, à l’Union Africaine et des efforts soutenus, des initiatives louables et des contributions sincères que le Royaume ne cesse d’apporter, depuis, aux Objectifs et à l’Action de cette organisation continentale, sous l’égide du Souverain marocain,
Ils ont également souligné que deux-tiers des Etats africains ne reconnaissent pas ou plus l’entité pseudo-« rasd » et que la moitié des pays du continent ont, à ce jour, ouvert des Consulats à Laâyoune et Dakhla.