Le jumelage entre le CC et un consortium européen est une opération importante
Le jumelage entre le Conseil de la Concurrence et un consortium composé de la Commission Hellénique de la Concurrence (Grèce), l’Autorité de Protection de la Concurrence et des Consommateurs Polonaise et l’Autorité Italienne de la Concurrence, conclu en mars dernier, constitue une opération d’une importance majeure, a affirmé, mardi à Rabat, le Président du Conseil de la Concurrence, Ahmed Rahhou.
D’une durée de deux ans, cette opération vise à aider le Conseil à assoir de façon plus forte les règles en matière de droit à la concurrence et surtout en matière de pratiques, a indiqué M. Rahhou lors d’une atelier d’échange sur le droit de la concurrence, tenu à l’occasion du lancement officiel du jumelage institutionnel Maroc-Union Européenne (UE).
Ledit jumelage, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme « Réussir le Statut Avancé Phase II » visant à renforcer le partenariat entre le Maroc et l’UE, se traduit par un certain nombre d’actions, dont celle menée actuellement pour jeter la lumière sur les droits en matière de pratique concurrentielle et les relations que les professionnels entretiennent d’une part avec le monde de l’entreprise et d’autre part avec le Conseil, a-t-il souligné.
Et de poursuivre que l’objectif est de mieux fluidifier les relations au service des entreprises et évidemment de l’économie nationale.
En outre, M. Rahhou a fait savoir que ce jumelage comporte plusieurs aspects, dont une grande partie concerne la formation et la constitution d’une base de données à même de pouvoir bénéficier l’ensemble du monde juridique du Maroc, des expériences et des jurisprudences.
Eu Europe, il s’agit de permettre au milieu des affaires, aux collaborateurs au niveau du Conseil, ainsi qu’aux magistrats du Royaume de profiter d’un support qui leur offre la possibilité d’avoir des références en matière de jurisprudence, a-t-il dit, notant que d’autres actions seront mises en œuvre au fur et à mesure.
Cet atelier, dédié aux avocats et experts comptables, acteurs importants dans l’écosystème concurrentiel, a été aussi l’occasion pour M. Rahhou de souligner que le renforcement des capacités institutionnelles du Conseil de la Concurrence passe par la promotion d’une culture du droit et de l’économie de la concurrence et la consolidation des principes de la concurrence libre et loyale.
Le but, d’après lui, est de contribuer au renforcement de la compétitivité de l’économie et au développement du secteur privé. Il est question d’aboutir à l’efficience de l’économie nationale dans le respect des lois et des réglementations et dans l’organisation d’un marché sain et ouvert à tous, a fait savoir le président du Conseil, aspirant, à cet égard, à ce que les partenaires du Conseil soient ses intermédiaires, voire ses relais en matière de respect des droits.
Pour sa part, le ministre conseiller, chef de la coopération de l’UE au Maroc, Jean-Christophe Filori, a indiqué que les entreprises européennes et marocaines sont mutuellement intéressées par leur propre développement et par le développement de leur interaction dans un cadre prévisible, équitable et incitatif des investissements. A ces fins, le rôle du Conseil de la concurrence est crucial, a-t-il avancé.
Ce Conseil, a soutenu M. Filori, permet d’établir la confiance dans les institutions, d’encourager l’investissement, d’augmenter la compétitivité et de stimuler la croissance.
Il a, dans ce sens, mis en avant les principaux domaines de coopération que les deux parties peuvent explorer ensemble notamment l’économie digitale et les enjeux du digital sur la concurrence, considérant que le partenariat avec le Conseil de la concurrence complète les appuis existants au sein de l’UE, notamment ceux relatifs aux stratégies nationales de croissance et de compétitivité.
Parallèlement, M. Filori s’est, ainsi, dit fier du lancement de ce jumelage visant à renforcer le Conseil de la concurrence dans cette étape de son fonctionnement, saluant les Etats grec, polonais et italien pour cette action.
De son côté, l’Ambassadeur de Grèce au Royaume, Nicholaos Argyros, a relevé que la mise en œuvre de ce jumelage, basée sur l’échange des expériences acquises dans les domaines des droits de la concurrence pour la mise en place de bases solides et pérennes, s’avère plus que jamais nécessaire.
D’après lui, le bouleversement des marchés internationaux et des chaines d’approvisionnement par la flambée des prix des produits alimentaires de base et des produits énergétiques impose à tous les pays d’être vigilants par rapport à des pratiques anticoncurrentielles dans des secteurs stratégiques des économies nationales pour assurer le bon fonctionnement d’un marché libre, sain et loyal.
Cet atelier a connu la participation d’éminents experts européens, venus pour débattre de problématiques relevant des mécanismes juridiques de la régulation des marchés et des modalités d’interaction avec le Conseil de la concurrence.