Le commerce électronique au Maroc : potentiel de croissance et défis structurels en 2024
Selon un rapport récent de l'Office économique et commercial de l'ambassade d’Espagne à Casablanca (ICEX), le Maroc affiche un taux de pénétration d’internet de 90,7 % en 2024, avec un volume de transactions B2C atteignant 1,6 milliard d’euros, en hausse de 14,5 % par rapport à 2023. Cependant, le rapport souligne que seulement 20,18 % des Marocains achètent en ligne régulièrement, révélant un potentiel de croissance encore important.
La réticence des consommateurs marocains vis-à-vis des paiements numériques constitue l’un des principaux freins au développement du commerce en ligne. En effet, 20,3 % seulement des transactions sont réalisées par paiement digital, la majorité des clients préférant le paiement à la livraison. Cette tendance s’explique en partie par un faible taux de bancarisation : 42,2 % seulement des Marocains de plus de 15 ans possèdent un compte bancaire, et 1,1 % utilisent une carte de crédit.
Pour encourager le commerce local et encadrer davantage les transactions en ligne, le gouvernement marocain a introduit des droits de douane sur les achats internationaux effectués via des plateformes comme AliExpress en juillet 2022. Cette réglementation vise à formaliser le secteur et à réduire les pratiques de dropshipping non réglementées.
L’ICEX met également en lumière le rôle croissant des réseaux sociaux, utilisés par 56,6 % des Marocains, dans le secteur du e-commerce. Les influenceurs marocains y jouent un rôle clé, notamment pour la promotion de marques locales et internationales auprès des jeunes.
Malgré les défis, les perspectives de croissance restent positives. Les prévisions de Statista estiment une augmentation de 8,77 % par an pour le marché de la publicité digitale, atteignant 633,3 millions de dollars en 2028. Avec l’avancée des infrastructures télécoms, telles que le déploiement de la 5G, le secteur se prépare à un avenir prometteur et attractif pour les investisseurs.