La classe politique française salue la nouvelle position de Paris en faveur de la souveraineté du Maroc sur le Sahara
La classe politique française a largement salué la nouvelle position exprimée par le président Emmanuel Macron en faveur du projet d’autonomie sous souveraineté marocaine comme seule solution au conflit du Sahara.
La plupart des dirigeants politiques français, y compris à gauche, ont salué cette décision, la considérant comme propice au renforcement des liens franco-marocains et contribuant à trouver une solution durable à un conflit qui dure depuis longtemps.
Dans toute démocratie, l’unanimité est toutefois exclue. La plupart des critiques à l’encontre de la position sans ambiguïté de la France en faveur de l’intégrité territoriale du Maroc sont venues de certains membres de la gauche, communistes et écologistes.
Le soutien à la décision de Macron sur le Sahara occidental est également venu d’ardents opposants au président, comme Marine le Pen, cheffe du RN à l’Assemblée et parti qui a remporté le plus de voix aux récentes élections européennes.
« Le gouvernement français a tardé à reconnaître l’engagement constant du Maroc en faveur de la stabilité et de la sécurité au Sahara occidental, partie intégrante du royaume chérifien, et ce depuis des décennies. Nous devons soutenir toutes les initiatives pragmatiques des autorités marocaines qui permettront de consolider la paix dans ce territoire », a écrit Marine Le Pen sur X.
Une position similaire a été exprimée par un autre dirigeant politique de droite et chef du parti politique LR, Eric Ciotti.
« Je me réjouis des avancées du président Macron sur ce dossier essentiel. Je forme le vœu que cette déclaration aboutisse à un rapprochement indispensable et durable avec notre ami marocain », a-t-il déclaré, ajoutant « vive l’amitié franco-marocaine ».
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la coalition de gauche LFI et NFP, arrivée en tête des élections anticipées, n’a pas encore rendu publique sa position. En 2023, il avait déclaré qu’« aimer le Maroc, c’était souscrire à l’héritage de la Marche verte ».
Karim Ben Cheikh, l’éminent vainqueur du NFP aux récentes élections anticipées, a salué la position française qu’il dit « défendre depuis longtemps ».
« La proposition d’autonomie au Sahara est la seule solution réaliste qui permet de répondre aux questions de développement, de sécurité et de stabilité régionale, au bénéfice des populations locales », a déclaré Karim Ben Cheikh dans un communiqué.
Plusieurs experts et universitaires ont également salué la démarche de la France, notant que le soutien du président français à la souveraineté du Maroc sur son Sahara est clair, irréversible et un pas dans la bonne direction.
Jérôme Besnard, professeur de droit à l’université Paris Cité, a estimé dans ce sens que cette position de la France rend justice au Maroc et à ses souverains « dans la mesure où la situation actuelle est une conséquence des erreurs de la politique coloniale en matière de délimitation des frontières ».
Il a soutenu que cette décision contribuera à un règlement définitif de l’un des plus anciens conflits internationaux encore débattus à l’ONU, et que le soutien de la France permettrait de « jeter les bases d’une coopération économique et sécuritaire renforcée entre les pays de l’Union européenne et le Maroc ».
La décision de la France de soutenir la souveraineté du Maroc sur sa région du Sahara remet sur les rails la relation entre les deux pays, a commenté pour sa part l’expert en géopolitique Emmanuel Dupuy.
« Il s’agit d’une évolution positive de la position tant attendue de la France, qui manquait auparavant de clarté et de cohérence suffisantes par rapport à la position du Maroc », a déclaré le président de l’Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE), ajoutant que le gouvernement français a désormais aligné sa politique sur les centaines d’autres pays qui reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Dupuy, professeur de droit à l’Université Paris Cité, s’est dit confiant que cette démarche encouragera d’autres pays européens à se joindre au soutien international croissant à la souveraineté du Maroc sur son Sahara.