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La banque centrale du Maroc alerte sur l’impact du changement climatique sur la politique monétaire

Le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, a mis en garde contre l’impact du changement climatique sur la politique monétaire et a déclaré que la banque travaillait avec le gouvernement sur une stratégie de lutte contre le changement climatique et d’atténuation de son impact.
Le changement climatique « affecte la croissance, l’emploi et l’inflation, les principales variables sur lesquelles sont basées les décisions de politique monétaire. En outre, les risques liés au climat ne manqueront pas d’avoir un impact sur les secteurs de la banque et de l’assurance, et sur la stabilité financière en général », a averti M. Jouahri lors d’une conférence à Rabat.
Il a souligné l’engagement local et mondial du Maroc dans la lutte contre le changement climatique et la promotion de l’adaptation, ajoutant que la banque centrale et le ministère des finances, ainsi que d’autres régulateurs financiers, étaient en train d’élaborer une stratégie de lutte contre le changement climatique et d’augmenter les financements.
Cette stratégie « sera soutenue par l’adoption d’une taxonomie de la finance verte, nécessaire pour canaliser les flux financiers et empêcher le « lavage vert » », a-t-il déclaré.

A cet égard, il a cité l’adhésion du Maroc à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 1995, au Protocole de Kyoto en 2002 et à l’Accord de Paris en 2016. Plus récemment, le royaume a lancé plusieurs grands programmes et stratégies sectoriels, notamment le « Plan national climat 2020-2030 » ; la « Stratégie nationale bas carbone 2050 » ; le « Plan national eau 2020-2050 », a-t-il dit.
Au niveau national, le Maroc aspire à augmenter la part des énergies renouvelables à 52% de son mix énergétique d’ici 2030 et a porté en novembre 2021 sa contribution déterminée au niveau national à 45,5% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici la même année.
L’introduction réussie d’une taxe sur le carbone est propice aux efforts climatiques du pays, a-t-il déclaré.
La lutte contre le changement climatique et le soutien à l’atténuation et à l’adaptation nécessitent des fonds considérables, estimés par la Banque mondiale à 78 milliards de dollars d’ici à 2050.
L’impact
Selon la Banque mondiale, le changement climatique, qui se manifeste notamment par la sécheresse, pourrait entraîner une baisse de 6,5 % du PIB et une migration de 1,9 million de personnes vers les villes.
Il a indiqué que la banque centrale aidait le secteur bancaire à lutter contre les risques climatiques, notamment en travaillant sur de nouvelles lignes directrices réglementaires visant à fournir aux banques des conseils sur les données à collecter ainsi que sur les indicateurs et les mesures à mettre en place pour mesurer les risques liés au climat émanant des principaux emprunteurs et pour évaluer la part verte et durable de leurs portefeuilles. Elles visent également à transposer les normes internationales de transparence en matière de développement durable afin de renforcer la discipline de marché dans le secteur bancaire.
En ce qui concerne la gestion de ses réserves de change, Bank Al-Maghrib intègre le principe de durabilité dans ses lignes directrices en matière d’investissement, en promouvant des investissements durables et responsables.
Il a rappelé que la banque avait investi 100 millions de dollars dans des obligations vertes émises par la Banque mondiale en 2016 et 200 millions de dollars en 2023 lors des réunions annuelles du FMI et de la BM à Marrakech.
L’objectif est que la banque augmente ses investissements dans les obligations vertes et respectueuses du climat à 10 % à long terme, a-t-il dit.

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