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Exhibition na by Selfati du 15 juillet au 15 septembre 2022 à Tanger

« Je peins des fleurs afin qu’elles ne meurent jamais »

Frida Kahlo

 

Si cette citation de la peintre qu’on ne présente plus vient du Mexique, la floraison que nous présente Selfati vient du pays du Soleil Levant et invite également à l’immortalité. C’est pour cette raison qu’il appelle son œuvre « Hana », floraison en japonais. Au travers de 60 aquarelles, Selfati invite à cueillir un peu, beaucoup, passionnément, à la folie les bourgeons et pétales qui célèbrent l’été, à leur façon. Pavots, iris, anémones, fleurs sauvages, orchidées, toutes se fondent dans l’eau que fait couler Selfati avec ces floraisons parfois sombres. S’il est anodin, le nombre 60 fait transparaître la spiritualité, la part de lumière du personnage qui offre un bouquet à l’été de Tanger. Les fleurs pleurent, offertes à ceux qui veulent bien les voir. Immortelles, elles se dérobent et donnent leur couleur. Un air de

printemps, un conte d’été, nous racontent-elles en 60 expressions uniques où la couleur fait loi. Lumineuses mais également ténébreuses, ces aquarelles qui sonnent le début de la saison estivale expriment toute leur complexité au travers de mariages osés. Il faudra simplement cueillir le jour que veut nous offrir Selfati, gai ou triste. 60 aquarelles, c’est aussi soixante lettres d’amour qu’il faut lire sans ambages. C’est après la lecture du roman de Mahi Binebine de 17h à 19h avec la librairie Les Insolites que la floraison minimaliste aura lieu. S’ensuivront ensuite des expressions florales aussi uniques que mystérieuses. « Hana » sera le mantra de cette succession de moments présents dans leur plus grande complexité. Il nous faudra simplement regarder… Dounia Filali

 

Maintenant, dans cette sobre et belle exposition d’aquarelles qui a pour titre

Hana (“fleurir”, en japonais, langue qu’il ne parle pas, mais dont il se rappelle des mots, parce que le Japon forme aussi partie du « monde qu’il a vu », et que dans son panthéon littéraire si peuplé figurent des écrivains qui le passionnent, comme Mishima, ou comme le Tanizaki de L’éloge de l’ombre), Selfati se concentre, se fait plus essentiel que jamais. Ce sont des fleurs, et ce ne sont pas des fleurs, un peu comme cela se passe avec les Flowers de José María Sicilia. Soudain… on dirait (cela arrivait déjà dans certaines des œuvres du cycle de la forêt), des coups de tir à blanc. Fleurs : tremblement de l’éphémère. Sa gestualité, toujours avec un côté très Twombly, Selfati la contrôle et la tamise, ici, d’une attitude répétitive et,

en fin de compte, minimaliste. Minimalisme très particulier le sien, car compatible avec les émotions, avec le tremblement. La peinture, art toujours identique, et toujours renouvelé, comme la rivière d’Héraclite. La peinture, à Tanger, à la Gallery KENT (Juan Manuel Bonet)

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