Espagne – Maroc : « Première étape » vers la normalisation douanière et la facilitation du commerce
Dans une avancée significative vers la reprise des relations commerciales entre l’Espagne et le Maroc, la première opération d’exportation commerciale vers le Maroc via le poste frontière de Melilla a été réalisée avec succès hier mercredi, après plus de six ans de fermeture unilatérale imposée par le Royaume du Maroc.
Selon l’agence de presse EFE, un camion transportant 600 kilogrammes d’équipements électriques et de climatiseurs a franchi la frontière en direction de la ville de Nador, marquant ainsi la première opération d’exportation à travers la douane commerciale depuis sa réouverture.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a qualifié cet événement de « première étape » vers la normalisation des relations douanières entre les deux pays, soulignant que ce moment reflète « les meilleures phases des relations » entre l’Espagne et le Maroc, qui traversent actuellement « une période optimale à tous les niveaux ».
Cependant, malgré cet optimisme, Albares a appelé à la prudence avant de confirmer une stabilisation complète de la situation, insistant sur la nécessité d’attendre les « annonces officielles » pour finaliser les procédures.
Il a également précisé que cette avancée ouvre la voie à la normalisation douanière à Ceuta, dans le cadre de la « feuille de route » convenue entre les deux parties.
L’opération d’exportation, menée avec succès, intervient après un échec la semaine précédente en raison de « problèmes techniques », comme l’a indiqué Albares. Ces difficultés révèlent les défis persistants liés à la réouverture des douanes, d’autant plus que les autorités marocaines ont imposé des restrictions strictes sur les exportations, limitant l’entrée à un seul camion scellé par jour, transportant des équipements électriques, des produits électroniques et des articles d’hygiène.
Albares a également répondu fermement aux critiques de l’opposition espagnole, qui avait récemment qualifié l’échec de l’ouverture des douanes à Ceuta et Melilla de « mensonges et absurdités ». Il a affirmé que le Maroc reste engagé à ouvrir les douanes commerciales dans ces deux villes, expliquant que les récents blocages sont uniquement dus à des « défis techniques » nécessitant encore des ajustements pour assurer le succès de cette initiative qu’il a décrite comme un « fait politique concret ».
Lors d’une conférence de presse tenue au Palais de Viana à Madrid, Albares a précisé que la date initialement convenue pour l’ouverture des échanges commerciaux était le 8 janvier courant, mais le délai n’a pas été respecté en raison du besoin de surmonter certains obstacles techniques. Il a fermement nié l’existence de raisons autres que ces difficultés techniques, contrairement aux spéculations véhiculées par certains partis d’opposition.
Le ministre a également rappelé que des tests expérimentaux avaient été réalisés il y a un an aux postes douaniers de Ceuta et Melilla, qu’il a qualifiés de « positifs et concluants ». Toutefois, l’échec récent du lancement des activités commerciales s’explique principalement par des problèmes techniques liés au manque de documents douaniers essentiels.