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CNUCED : Le Maroc détient une industrie automobile « exemplaire »

Le Maroc abrite une industrie automobile nationale « exemplaire », avec une fabrication évoluant progressivement vers des composants complexes à haute valeur ajoutée, indique le rapport 2023 de la CNUCED sur le développement économique.
Publié cette semaine, le rapport présente un aperçu de l’évolution de l’industrie automobile marocaine en tant qu’étude de cas sur le potentiel de l’Afrique à émerger en tant que futur centre de fabrication mondial.
Depuis 1957, le secteur automobile au Maroc a subi une transformation, passant du simple assemblage de véhicules (Société marocaine de constructions automobiles) à une production à part entière, explique le rapport.
En 2021, le pays a fabriqué un total de 403 007 unités, dont 8,3 milliards de dollars ont été exportés, dont 3,4 milliards de dollars représentant les exportations de véhicules finalisées.
La croissance de la production a entraîné la création d’environ 220 000 emplois dans l’industrie. De plus, un réseau de plus de 230 fournisseurs de rang 1 et 2 a émergé, contribuant à un taux d’intégration locale de 60%.
Le Maroc s’est positionné comme un pôle de production de premier plan, attirant divers grands groupes comme German Motor Distributors, Renault, Snop (fournisseur de pièces et composants), Stellantis Sumitomo Electric Wiring Systems (systèmes techniques et composants) et Yazaki (le plus grand fabricant mondial de faisceaux électriques) .
L’industrie automobile du pays a franchi une étape importante alors que la fabrication se concentre sur des composants complexes de grande valeur, notamment la fabrication de moteurs, l’ingénierie, ainsi que la recherche et le développement. Le pays produit également environ 40 000 à 50 000 véhicules électriques par an.
Cependant, l’immatriculation nationale des véhicules restant faible (175 435 unités en 2021), l’ orientation principale de l’assemblage des véhicules est le marché européen.
Renault, par exemple, exporte la majorité de sa production malgré la plus grande usine d’assemblage d’une capacité de 400 000 unités. La Citroën Ami, produite dans la ville marocaine de Kenitra, est devenue le véhicule le plus vendu d’Espagne en 2022.
En plus d’attirer les constructeurs européens, X-Electric Vehicle (XEV) de Chine a annoncé en décembre 2022 son intention de fabriquer des voitures électriques au Maroc pour le marché italien.
Selon le rapport de la CNUCED, le succès du Maroc à attirer les entreprises multinationales et à favoriser le contenu local peut être attribué à des facteurs tels que des investissements substantiels dans les infrastructures, la création de zones économiques spéciales avec des exonérations et des incitations fiscales, et sa proximité avec l’Europe.
Les politiques gouvernementales telles que le Plan d’accélération industrielle 2014-2020, ainsi que la création de parcs industriels et de villes automobiles (Kenitra et Tanger), ont nourri l’écosystème automobile. L’intégration de la nation dans l’économie mondiale par le biais d’accords de libre-échange a encore renforcé son attrait pour les investisseurs, ajoute le rapport.
Les capacités d’ingénierie et de recherche et développement du pays se sont développées, notamment avec la création d’un centre technique régional par Stellantis et du premier centre d’essais automobiles d’Afrique.
L’ambition du Maroc est d’atteindre une production annuelle d’ un million de voitures d’ici 2025 tout en portant le taux d’intégration locale à 80%.
En 2020, elle possédait déjà une capacité de production annuelle de 700 000 véhicules. Les stratégies du gouvernement visent à renforcer l’intégration locale, développer les activités industrielles, améliorer la chaîne de valeur, faciliter le transfert de technologie et diversifier les marchés d’exportation.
Selon le rapport de la CNUCED, surmonter ces défis pourrait impliquer une implication accrue des petites et moyennes entreprises nationales dans la phase d’assemblage, qui est actuellement limitée.
Le rapport recommande en outre au Maroc de diversifier les destinations d’exportation de véhicules pour assurer une croissance soutenue et la stabilité de la chaîne d’approvisionnement.
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