Affluence dans les agences bancaires marocaines avant la date limite de régularisation fiscale
Le compte à rebours est lancé. À partir du 1er janvier, les contribuables marocains n’ayant pas régularisé leur situation fiscale s’exposent à des sanctions sévères, notamment pour fraude fiscale. Cette période marque la dernière opportunité pour ces derniers de déclarer volontairement leurs avoirs non déclarés. En contrepartie, une contribution de 5 % est exigée, garantissant ainsi une exonération de contrôles fiscaux futurs.
Durant le dernier week-end de décembre, les agences bancaires de Casablanca ont connu une activité inhabituelle, notamment dans les quartiers dynamiques de la capitale économique. Des files interminables se sont formées devant les guichets, illustrant l’effervescence provoquée par l’approche de la date butoir. Ce phénomène s’explique par la mise en place d’un dispositif exceptionnel de régularisation fiscale, qui a mobilisé une clientèle variée : promoteurs immobiliers, influenceurs, entrepreneurs de divers secteurs, avec une forte présence des acteurs du BTP et de l’immobilier.
Pour répondre à cette demande massive, les banques et les guichets fiscaux ont exceptionnellement prolongé leurs horaires tout au long du week-end. Ce dispositif, initié par la Direction générale des impôts, offre une occasion unique de mettre à jour sa situation fiscale moyennant une contribution de 5 % sur les actifs déclarés. Une fois cette contribution payée, les contribuables sont exonérés de tout contrôle fiscal ultérieur, un avantage qui a convaincu bon nombre d’entre eux de tourner la page sur des pratiques parfois douteuses.
L’ampleur de ce programme est remarquable. De nombreux contribuables ont effectué des dépôts importants, allant de 300 000 à plus de 1,5 million de dirhams en espèces. Une proportion significative de ces fonds provient de secteurs longtemps opaques, notamment l’immobilier, où les transactions non déclarées, communément appelées « NWAR », étaient fréquentes. La perspective d’échapper à des contrôles rigoureux et à des sanctions lourdes a encouragé ces acteurs à se conformer aux nouvelles règles, malgré les hésitations et une certaine méfiance envers le processus.
Ce mouvement de régularisation reflète un tournant dans la gestion fiscale au Maroc, mettant en lumière la volonté des autorités de renforcer la transparence financière et d’inciter les contribuables à adopter des pratiques plus conformes à la loi.