Aid Adha : après l’annulation du rituel du sacrifice les éleveurs espagnols impactés

Dans une démarche inattendue, la décision du Maroc de ne pas allouer de subventions pour l’achat des moutons de l’Aïd cette année, après l’annulation du rituel du sacrifice, a provoqué une onde de choc chez les éleveurs espagnols, principaux fournisseurs du marché marocain ces dernières années. Cette décision a conduit à une baisse significative de la demande, entraînant une diminution notable des prix des moutons sur le marché espagnol.
L’année dernière, le Maroc a importé environ 850 000 têtes de moutons vivants d’Espagne, représentant 80 % du total des exportations espagnoles de ce type. Ces chiffres ont fait du Maroc un marché clé pour les éleveurs espagnols, qui ont bénéficié du soutien gouvernemental marocain ayant contribué au maintien de la demande malgré la hausse des prix mondiaux.
Cependant, en l’absence de cette subvention, le pouvoir d’achat des consommateurs marocains a diminué, entraînant une baisse importante de la demande. Selon José Hernández, responsable des exportations de la société espagnole Bovisa, le marché vivait une sorte de « bulle » en raison de la forte dépendance aux achats marocains, et cette bulle commence maintenant à éclater.
Baisse des prix en Espagne après l’annonce marocaine
Dans les 48 heures suivant l’annonce du Maroc, le marché du bétail de MercaMurcia a enregistré une baisse notable des prix des moutons vivants, le prix moyen passant de 4,90 à 5 euros le kilogramme à des niveaux inférieurs, avec des prévisions d’une baisse pouvant atteindre 70 % du volume des exportations vers le Maroc cette année.
Les éleveurs espagnols affirment que le Maroc, grâce à son soutien précédent, a contribué à la hausse des prix mondiaux, évinçant des pays comme la Libye et la Jordanie de la concurrence. Mais maintenant, avec la baisse de la demande marocaine, les éleveurs espagnols sont confrontés à un nouveau défi consistant à rechercher des marchés alternatifs pour compenser les pertes potentielles.
Et après ?
Bien que certains experts considèrent cette situation comme une « correction naturelle » des prix après une période de hausse sans précédent, les fournisseurs espagnols se trouvent dans une position difficile, étant désormais contraints de revoir leurs stratégies d’exportation, surtout après la perte de leur principal client régional.
De son côté, le Maroc semble s’orienter vers une politique économique plus prudente, visant à protéger les citoyens des fluctuations des prix, reflétant ainsi une approche proactive tenant compte de la stabilité sociale et économique du pays.