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Vers une chute des prix mondiaux des matières premières malgré l’instabilité géopolitique

Selon le rapport « Commodity Markets Outlook » de la Banque mondiale, les prix mondiaux des produits de base devraient atteindre en 2025 leur niveau le plus bas depuis cinq ans. Cette tendance est alimentée par une surabondance de pétrole, qui pourrait limiter les impacts d’éventuelles escalades au Moyen-Orient sur les prix. Cependant, malgré cette baisse, les prix globaux des matières premières resteront environ 30 % supérieurs à ceux observés avant la pandémie de COVID-19.

En 2025, l’offre mondiale de pétrole devrait dépasser la demande de 1,2 million de barils par jour, une situation de surproduction rare, qui n’a été dépassée que lors des crises de 2020 et de 1998. Ce phénomène s’explique en partie par un ralentissement en Chine, où la demande en pétrole stagne, affectée par un ralentissement industriel et une augmentation des ventes de véhicules électriques et de camions alimentés en gaz naturel liquéfié. De plus, certains pays hors de l’OPEP et de l’OPEP+ devraient augmenter leur production, tandis que l’OPEP+ conserve des réserves significatives de pétrole.

Les projections entre 2024 et 2026 estiment une baisse de près de 10 % des prix mondiaux des matières premières, avec un recul de 9 % des prix alimentaires cette année et de 4 % supplémentaires en 2025, avant stabilisation. Quant à l’énergie, les prévisions indiquent un repli de 6 % en 2025 et de 2 % en 2026. Si cette situation permet aux banques centrales de mieux contrôler l’inflation, la menace d’une escalade de conflits pourrait inverser cette tendance en perturbant les chaînes d’approvisionnement énergétiques et alimentaires.

En supposant que le conflit au Moyen-Orient reste stable, le prix annuel moyen du Brent pourrait chuter à 73 dollars le baril en 2025, contre 80 dollars cette année. Toutefois, si le conflit devait s’aggraver, une réduction de l’offre mondiale de pétrole de 2 % entraînerait une envolée des prix, atteignant un pic à 92 dollars par baril. Cette hausse serait néanmoins temporaire, avec un retour possible à 84 dollars en moyenne en 2025, une augmentation de 15 % par rapport aux prévisions initiales.

Cette baisse des prix ouvre des opportunités pour les économies en développement, explique Ayhan Kose, économiste en chef adjoint à la Banque mondiale. Les décideurs politiques pourraient profiter de ce contexte pour alléger les subventions aux combustibles fossiles et se concentrer davantage sur le contrôle de l’inflation.En parallèle, le prix de l’or, valeur refuge par excellence, devrait atteindre des records cette année, en hausse de 21 % par rapport à 2023. Son cours restera élevé dans un contexte d’incertitude politique et géopolitique, avec une diminution modeste attendue dans les années à venir.

Le rapport de la Banque mondiale montre un avenir proche marqué par une baisse des prix des matières premières, malgré les incertitudes géopolitiques. Ces évolutions offrent des perspectives favorables pour certaines économies, bien que les défis liés à la volatilité géopolitique et à l’inflation alimentaire mondiale persistent, en particulier dans les pays en développement.

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